Je repasse le film dans ma tête. Je prends le train, mes nouvelles chaussures me font un peu mal. Dans le wagon je mets de l'huile sur mes jambes. Je n'imagine même pas l'ironie de la situation. C'était bien Alex qui me l'avait offerte. Je n'avais jamais osé finir le flacon ni même abuser de son contenu. Je pensais qu'il servirait de lien entre lui et moi, un jour ; mais à l'instant présent je n'en n'ai plus rien à faire. Cela fait bien longtemps que j'ai mis de côté mes idées de gamine.
A la gare de Nice un homme m'attend, il me sourit, il m'embrasse. Je trouve ses yeux magnifiques. Ce sont des grands yeux verts et en amande. Il a de très longs cils et c'est rare. Il me rappelle quelqu'un, mais qui ?
Au feu rouge il me pose des questions sur ma journée. Cela fait deux jours que je n'ai pas fermé l'½il de la nuit. Je lui raconte. Il m'a presque manqué. Je ne lui raconte pas.
Nous allons chez lui en scooter, nous rentrons dans le hall et nous croisons un mec à qui je dis bonsoir. Il me tient la porte de l'ascenseur, et je danse le Charleston.
Nous rions, nous baisons, nous parlons, plus que d'habitude sans doute, nous buvons un peu, je fume beaucoup, nous baisons de nouveau et j'embrasse son front. Il me dit qu'il n'en peut plus et je ris. On s'embrasse. J'aime son visage particulier. Un visage qui n'a rien en commun avec celui de ces mecs ordinaires.
Nous regardons la télévision maintenant, je suis silencieuse. Un clip de Michael passe. Je fredonne. C'est « Who Is It ? ». J'aime. Je savoure. Il me demande si je connais toutes ses chansons par c½ur. Sa jambe est posée sur la mienne. Je caresse sa main. J'ignore s'il s'en rend compte. Il est minuit quinze, c'est l'heure de partir. Je me rhabille. Je remarque que j'aurais pu mieux choisir ma tenue ce soir.
Nous arrivons à la gare, pressés, je lui rend son casque en disant « Merci mon enfant », nous échangeons un rapide baiser et je pars très vite. J'ai sûrement raté mon train. Quand je me retourne, dans le hall de la gare, je l'aperçois partir, plus vite que d'habitude peut-être.
C'était la dernière fois. Le dernier regard, le dernier baiser, le dernier geste, la dernière baise ensemble. C'était la dernière fois que j'admirais ses yeux, c'étaient nos derniers rires, nos dernières conversations.
Ce furent bel et bien ses derniers signes de vie. Et moi qui suis partie si vite. Si j'avais su que je ne le reverrai plus j'aurais au moins pris le temps de le serrer fort, de lui dire que j'avais aimé nos moments, lui dire que j'aurais pu finir par l'aimer aussi, et ne rien promettre.
Mon train a une quinzaine de minutes de retard, par chance ou malchance, je l'ignore. Sur le quai un mec me demande la monnaie sur dix euros pour acheter à boire au distributeur. Je n'ai pas la monnaie mais je lui donne deux euros en souriant. Ses amis sont ivres et il est bientôt une heure du matin. Mon train tarde à venir. Le mec me remercie. Une de ses amies me demande si je le trouve mignon, j'acquiesce, c'est un beau blond c'est vrai. Elle me répond que c'est le sien. Je lui souris. J'entends une grosse fille qui juge mon physique, plus ou moins discrètement en me qualifiant de « normale ». Cela me vexe mais je fais la sourde. On est bien jugé que par des thons, c'est bien connu.
J'ai essayé de mettre des mots sur ce silence incompréhensible. J'ai fait le tour de la question. J'ai cherché le moindre tort que j'aurais pu avoir. Mais la vérité est que je n'en n'avais aucun. C'était bien la première fois d'ailleurs. Si j'avais su.
Je n'attendais presque plus rien à présent. Je m'étais habituée à l'absence. Depuis combien de jours n'avais-je pas eu de nouvelles ? Peut être une semaine avant de m'en foutre. J'avais hésité aussi à me dire célibataire sur Facebook. J'en avais assez de lire son nom à chaque connexion, ce nom qui cultivait l'attente. Cette attente qui commençait à me peser réellement. J'aurais aimé déchirer la page ; mais parfois, j'avais un instant de lucidité, un brin d'espoir et je me disais « Merde, tu t'entendais bien avec lui, quand même. Il te faisait bien rire... »
C'est vrai, j'avais aimé cette dernière soirée de baise avec lui. J'avais aimé caresser son bras en regardant le clip de « Who Is It ? ». Rien que ce titre de mon idole aurait du me faire douter. J'avais aimé sa bouche. J'avais aimé jouer l'indifférente. J'avais aimé montrer mon désintérêt total, à l'heure où je crevais d'envie pour lui. Paraître insensible pour ne pas souffrir. J'ai eu tellement raison. J'ai fait la fière, pourtant il m'a manqué. Les premiers jours, la première semaine, et encore peu de temps après quand je suis retournée à Nice, apercevant l'endroit où il m'attendait deux semaines plus tôt. Mais avec le temps on efface, on oublie l'incohérence de la situation, le manque. On ne cherche même plus à comprendre, car finalement on se rend compte qu'il n'y a rien à comprendre de concret. On arrête les SMS qui étaient déjà si peu nombreux, et on se dit simplement que c'est dommage. La vie continue. Après tout ce n'était qu'un mois. Un mois n'est rien dans une vie, si on espère que celle-ci ne s'arrête pas demain. On s'est fait du mal pour un simple mois, et encore, sept ou huit entrevues serait un terme plus approprié. Pourtant, j'avais cru l'espace d'un instant. Un court instant. J'avais cru que c'était de nouveau possible. Je pensais que cette fois-ci je n'étais pas en présence de quelqu'un de lâche.
Je n'ai pas mis longtemps à aller me faire tringler ailleurs. Deux semaines de silence exactement. Mais à qui la faute ? J'aurais du faire ça dès le début. J'aurais jouis deux fois plus, bien qu'il était absolument bon au lit et que c'est sans doute ce qui me manque le plus désormais.
La puissance de sa baise m'a fait oublié le reste. Et pour cela je voudrais juste le remercier. Je n'ai pas eu le temps de le faire. Il ne m'en a pas laissé l'occasion, et j'en souffre doucement. Déjà lassé de son jouet comme un gamin, sans doute. J'ai connu ça. Ce qui explique assurément mes infidélités récurrentes. Je n'en suis pas fière mais c'est bien ce qu'ils ont mérité. A mon tour de payer le prix fort.
Je te remercie mon enfant de m'avoir ôté des épaules tout un tas de tracas. Je te remercie pour ces parties de baise qui me plaisaient un peu trop. Je te remercie d'avoir été là durant une période de ma vie où j'avais réellement besoin d'un sex toy. Néanmoins je ne t'ai jamais considéré comme tel. Tu étais si beau, toi. Tu aimais la bière, les pubs et le Rock. Tu étais bien beau, à la batterie. Ô oui j'aimais les pantalons slims que tu portais si bien. Celui à rayures blanches moulait très bien tes fesses. Tes fesses dont j'aurais aimé prendre soin, en profondeur. Tu me plaisais. Plus que je ne l'aurais cru. Mais vois-tu ton absence, je m'en balance. Et ce que je dis, tu t'en bats l'½il. Je te laisse te finir tout seul.
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Vivre. A travers les rires et les pleurs. Vivre parce qu'on ne nous a pas demandé notre avis. On se force, on avance, on cherche les chemins pouvant nous mener vers notre but. On marche indécis, parfois plus confiants, plus sûrs de notre trajet. On croit reconnaître la route, on s'y engage, mais on ignore souvent ses méandres. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Tu es venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en toi ne demeure pas dans les ténèbres.
Ce jeudi-là, je m'en souviens comme d'une belle journée d'été venant de naître. Aurais-je pu me douter de ce qui allait se passer ? J'étais sur mon nuage et sa présence me suffisait. Loin de cette ville où je ne me plais plus, j'étais heureuse. C'était sans compter sur les revers du destin. Serais-tu encore en vie à ce jour si j'avais moins pensé à mon bonheur ? Faut-il sans cesse faire des concessions pour garantir la paix de ceux qu'on aime ? Est-ce cela donc, qu'on appelle le mauvais ½il ? Chaque matin caresser l'espoir de te voir un jour ; même de dos, même de loin mais pouvoir me dire enfin « Voilà, mon but est atteint ». Ce chemin que tu m'as indiqué, je ne l'ai pas aperçu. Etait-ce un mirage ? J'ai cru bon de suivre une autre route, mais ce n'était qu'une voie sans issue. Je pensais bien faire.
C'est étrange comme tout peut changer d'une semaine à l'autre, et surtout d'une seconde à l'autre. Il ne me reste rien de ce jeudi consolateur depuis que tu t'en es allé. Tant de non-dits et de vices à la chaîne. Je savais la punition proche. J'étais prête à l'accepter. On m'a enlevé la prunelle de mes yeux. Retournement de situation mérité, certes, mais il n'y a pas de Dieu juste pour prendre la vie d'un innocent. Et de tant d'innocents dont les paupières se baissent à jamais, chaque jour. Injustement. Tant d'innocents qui ne font pas la Une des magazines, c'est vrai ; mais je conserve cet égoïsme qui me fait penser que toi plus que quiconque ne méritait pas ce départ soudain. Départ injustifié qui laisse un vide énorme, un fossé, malgré que je n'aie jamais eu la chance que tu saches qui je suis. Qui j'étais, car une partie de moi s'est envolée désormais. Le saura-tu seulement un jour, par-delà ce même effroyable fossé qui nous sépare à présent, et qu'on appelle la mort ? Je voudrais tant me réveiller de ce long songe pénible. Me dire « Voilà, c'est finit », et crier à qui veut l'entendre mon soulagement. Que mes yeux s'illuminent, que l'espoir entre de nouveau en moi. Mais cette nuit ne semble vouloir cesser, et le réveil tarde à venir. Plus je remarque le sourire malheureux de ces gens qui m'approchent timidement, plus je prends conscience que c'est peut être vrai, finalement. Ils ont le regard de ceux qui savent que le malheur est venu chez vous, sans demander, sans prendre la peine de frapper à la porte.
Toutefois il faut vivre encore, traverser cette période noire qui n'a pourtant pas de fin. Il me faut devenir plus forte que cette mort déjà invincible. Invincible...
29 Août 1958 – 25 Juin 2009 Paix à ton âme. Huit années rythmées par tes paroles et tes pas. Ma passion durera toujours. I Love You
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Lorsqu'à l'aube je me lèverai, j'ouvrirai la fenêtre et j'humerai la première bouffée d'air, celle qui me fera à la fois mal, et qui pourtant me maintiendra en vie. Je me demanderai ce qui me retient, et en guise de réponse, je reconnaîtrai son odeur, quelque part dans l'air, sans savoir si ces doux effluves seront le fruit de ma fantaisie.
Les yeux fermés, je prendrai le temps d'y penser intensément, comme si cela faisait longtemps que je n'y songeais plus. Rien n'aura changé. Tout sera bien à sa place et nous attendra. Le bar, les longues rues pavées... L'inertie des choses me terrassera. Et pourtant, la terre tournera encore. La rue, la mer, la plage, le port. Le décor sera debout. Intact, vivant, indifférent.
Je me rappellerai des premières paroles, des premiers sourires, des premiers messages. Tant de futilités sans doute, que je n'ai point oublié. Je réécrirai l'histoire dans ses moindres faits, des faits dont il ne se souvient plus sinon à moitié; et qui pour lui n'étaient que détails. Ils n'ont pas le temps de penser, ils préfèrent fermer leurs yeux sur certaines réalités. Ils cèdent à la facilité, toujours, évitant explications et discours. Tellement plus évident de causer quelconque souffrance, et de passer l'éponge.
Ce n'est que demain que je me souviendrai de cette intensité, de ces tambours qui frappaient dans mon coeur, chaque fois que je l'attendais, chaque fois que je recevais un message. Je remémorerai cette attente excitante, ce que chacun de ses gestes déclenchait en moi, mes craintes liées à mes plaisirs. Ce que j'ai pu aimé l'interdiction.
Quitter un instant ce chemin, qui de cimes en abîmes ne mène nulle part, qu'à la folie. A l'aube, je comprendrai que je ne désire que cette passion. Et pour seul espoir, que celle-ci n'ait pas la maladresse de s'estomper.
Ce n'est que demain que je comprendrai, combien j'ai pu l'aimer, en trois années.
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Il se préoccupait peu de ma présence, de mon bien-être, et qu'importe, je ne me
souciais pas non plus du sien, je détestais son bonheur, je renonçais d'y croire avant
même de commencer. J'ai détruit autant que lui ce que j'aurais voulu construire. Je
n'ai jamais cru en lui, en moi, en ce "nous" que je refusais de prononcer, et
qu'aujourd'hui encore je me résigne à énoncer clairement. Rien n'est jamais acquis.
Il ne me l'a appris que trop bien, sans réellement vouloir me l'enseigner. Il m'a guidé
sans même être guide de sa propre vie. De là j'ai puisé une lucidité qui vous
dépasse, orgueilleusement mais assurément.
Ce n'est pas un problème en soit, ce qu'on a mal pour ceux qu'on aime, ce qu'on
espère en vain; peut être est-ce cela le véritable amour : Aimer sans rien attendre de
l'autre. Pas même qu'il se souvienne d'une présence, d'une parole, d'un geste ou
d'une attitude. Qu'importe. Les gens sont de passage, ils sont incapables d'apprécier
ou d'aimer durant des années. Ils ont besoin de nouveaux passe-temps, de gens
beaux pour se créer une image, une réputation dissimulée par l'hypocrisie d'autres
humains qui ne les ont jamais considérés que comme de pauvres choses inutiles.
Peut être est-ce pour cela que je n'ai pas toujours eu l'impression d'être des leurs.
Je ne puis apprécier personne très longtemps, il est vrai, mais Dieu que j'aime,
malgré moi. J'aime mal, comme on m'a appris à le faire, parfois même très mal. Et
vous savez tous, que c'est la première, et la dernière fois. Que la prochaine étape
sera la débauche. Comme à chaque fois qu'il ne restait rien des sentiments qu'on a,
un jour, pu m'apporter, les reprenant un matin, égoïstement.
Il oubliera l'intensité de mon regard, le temps formatera sa mémoire. On ne pourra
rien y faire, on se contentera de se dire que ceci aussi était écrit. Et de ne trouver
aucun remède à nos maux. Les paupières closes, je paraîtrais indifférente à mon
tour. La peau aura repris des couleurs, les fesses seront rouges de bonheur.
Autour, ils se détruiront sans peine, mais ne se donneront plus en spectacle. Ils
resteront fiers d'imaginer un instant la façon dont ils périront lamentablement.
Existences dont on ne parlera plus un jour. J'oublierai leurs critiques, bonnes mais
surtout mauvaises, leurs visages, leurs noms ne m'évoqueront plus rien. L'odeur
âcre des corps sans vie, qui se niche dans les narines pour ne plus jamais en sortir.
Je m'attaquerai de nouveau à des corps innocents, et sans doute monterais-je un
bordel chez les autres. Jouez donc les vierges effarouchées le lendemain ; vous qui n'êtes bons
qu'à vous inventez des vies distrayantes, en bons comédiens, dîtes au monde entier combien
mon comportement eut été irrespectueux, et surtout, n'oubliez pas de me faire des déclarations d'amour. Vous manipulez ce sentiment sans n'y connaître rien. Ceci est remarquable.
Bernadette Soubirous, mes amusements t'importunent-ils toujours ? Je pense pourtant que tu
n'en sais plus rien. Que cela te réjouisse. Vois comme j'ai su poursuivre ma chasse au trésor
sans toi, moi qui commençais à me croire désarmée sans ta présence à mes côtés. Remettons
donc cela sur le compte de la bêtise amicale. J'étais sotte. Je ne suis plus.
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De ce jardin si beau autrefois n'émane plus qu'une odeur de mort. Sans doute parce que c'était ici que nous aurions préféré mourir.
Nous marchions là, il y a un an, l'un contre l'autre, mais sans jamais aucune démonstration d'affection. Nous en avions décidé ainsi sans même nous en parler. Cela sonnait comme une évidence ; et nous n'avions jamais été à l'heure des déclarations. Il savait si bien que ce n'était pas la peine de me faire confiance, et que, de toute manière, je n'attendais rien de sa part.
Le lierre qui, peu à peu, s'emparait de la façade rose pâle, me rappelait son trop grand égoïsme, et ses envies de possession qui quelques fois m'effrayaient tant. Assis sous les fenêtres aux volets tristement ouverts, j'ignorais s'il m'attendait réellement, ou s'il était en train de se laisser vivre, détaché, comme à son habitude. Ce sont mes pas sur les feuilles mortes aux tons orange, qui l'avaient arraché à son indifférence et ses rêveries dont j'ignorais tout. Il m'observait de ces yeux qui auraient jeté un frisson le long de l'échine des plus forts. Il paraissait si malveillant. Il y avait en lui quelque chose de paradoxal avec ce doux sourire, et ses gestes toujours aussi adroits. J'étais dans l'incapacité de comprendre, et cela me rongeait intérieurement.
Dans le renfoncement fleuri du jardin, une fontaine datant de son enfance trônait là, gracieuse, presque vivante. Elle avait une histoire, je le sentais. Je savais pourtant qu'il ne me la conterait jamais. Il en avait finit avec le passé. Mais le passé n'en n'avait pas fini avec lui.
Nous gravissions les quelques marches qui menaient à son antre. Il m'emboîta le pas et mit un grand coup d'épaule dans la porte. Je rentrais timidement, et m'installais sur une vieille chaise en bois, face à lui qui fumait déjà une cigarette. Il avait l'habitude de longtemps garder la fumée dans sa bouche. Une manière que je trouvais sensuelle.
Dans l'obscurité de ce salon, ses yeux brillaient. Cet homme avait en lui quelque chose d'excitant qui me faisait pourtant peur. Jamais encore je n'avais été autant fascinée par quelqu'un. Jamais encore je n'avais autant fait semblant d'être insensible à un charme. Cela faisait pourtant longtemps que ces escapades existaient. Longtemps que nous nous fréquentions. J'avais préféré ne rien voir d'attirant en lui, simplement pour ne pas avoir à en payer les frais. Cet après-midi là, il aura suffit d'un instant de faiblesse, d'une fatigue inavouable, pour réaliser qu'il était indéniablement beau.
« Tu te fais du mal pour peu de choses, dit-il à voix basse, comme s'il avait lu dans mes pensées »
Il me fallut un certain temps avant de comprendre qu'il ne pensait pas à la même chose que moi. Il s'agissait là de la douleur que je ressentais, de ne recevoir aucun message de quelqu'un que j'estimais tant. Je me doutais bien qu'il ne songeait pas à moi. Et malheureusement, cela m'atteignait. J'aurais préféré qu'il n'en fût rien. Je ne pouvais lui faire aucune réflexion ; il aurait, comme d'habitude, fuit l'affrontement. Mais s'il avait voulu jouer à ce jeu là, il n'était pas prêt de gagner. S'il m'oubliait en présence de ses amis, j'allais lui faire sentir que je passais du bon temps ailleurs, moi aussi. A vrai dire, il n'avait pas besoin de le savoir. Voir qu'il me croyait naïve, dévouée et ignorante était encore plus drôle.
« Tu n'as plus confiance, murmura t-il. - Non. - Alors pourquoi insistes-tu ? - Je n'ai jamais insisté. »
Je fermais les yeux un instant. J'étais las de ces fausses amitiés auxquelles j'avais bel et bien cru un jour. Ces reproches peu fondés, et ce sentiment d'être éternellement jetée. Las de ces amours qui étaient toujours beaux au début, et un matin s'en allaient comme ils étaient venus. N'entendre que des paroles, chercher en chaque geste une signification quand il n'y en a pas, croire parfois que les choses ont changé, alors qu'il n'en n'est rien. Ecouter des remontrances sur l'hypocrisie, venant de personnes elles-mêmes hypocrites. Je n'avais jamais voulu me mettre dans cet embarras. Et pourtant, j'y été. Les deux pieds dans la merde, comme on dit. Je savais bien que les choses n'étaient pas prêtes de s'améliorer, et je n'avais pas le c½ur à le faire, puisque ces personnes ne l'avait pas non plus. J'avais eu durant quelques temps, l'espoir qu'ils aient évolué avec moi, mais finalement, nos évolutions étaient si dissemblables. Je n'avais à présent, même plus la force de me souvenir de ces bons moments, de ces rires, de ces fois où j'y croyais vraiment.
Et cet homme en face de moi, je pense bien qu'il savait tout, malgré que je ne lui en aie jamais vraiment parlé. Il savait assurément pourquoi j'allais mal, mais ignorait qu'on ne pouvait rien y faire.
« Tu devrais les quitter, et partir avec moi »
Je riais, sûrement pour cacher ces tristesses, les dédramatiser. Je riais aussi parce qu'il lançait toujours, ça et là, à travers une phrase, des projets impossibles, des idées irréalisables. Cela ne me faisait pas rêver. Et je me demande encore quel effet voulait-il produire, à chaque fois qu'il disait quelque chose d'inexécutable.
Peut-être que j'en attendais trop, au fond de moi, malgré ce que je pensais. Peut-être que je remarquais mes efforts et ceux des autres, mais que cela n'était jamais suffisant pour me satisfaire. Je perdais confiance en eux, aussi vite qu'en moi, mais c'était sans doute mieux que de voir le bien partout et se surestimer.
Ce jour-là, pour la première fois de ma vie, j'aurais aimé que cet homme pour qui je m'étais déplacée, dans le seul but de nous nourrir du silence, et de l'analyser, trouve les mots. J'aurais voulu connaître en lui un réconfort, le voir jouer le rôle de quelqu'un qui m'aurait véritablement aimé. Mais entre nous, il n'y avait jamais eu de marque d'affection. C'était plus simple, que de devoir s'enliser dans la comédie et les trahisons.
« Il croyait que c'était à la solitude qu'il tentait d'échapper, et non à lui-même. » William Faulkner
Pix : L'infidélité : Parce qu'elle peut très vite se muer en une agréable surprise..
P.S : Ne prenez pas la mouche comme si vous étiez mes centres d'intérêts dans la vie... Les principaux protagonistes dont je parle à demis-mots, ne font de toute façon plus partie de mon quotidien. (Bien que les choses n'aient pas grandement évolué). C'était pour les susceptibles. (Je le suis tellement)
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.203.28.212) si quelqu'un porte plainte.
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